On n’était pas en guerre. Mais depuis la fin de notre histoire, j’avais la sensation d’être en terrain miné. On s’était aimé, désiré, puis soudainement plus rien. S’éloigner l’un de l’autre était ce qu’il y avait de mieux à faire, même si ce n’était pas la décision que l’on aurait voulu prendre. Nos conversations sont alors devenues froides, presque hostiles parfois. Mais ce soir-là, ce fut comme si toute la frustration qui se trouvait entre nous, s’était transformée en une douce mélancolie. Notre histoire était devenue légère, ce n’était plus réellement de la tristesse qui m’habitait. Mon coeur se serrerait toujours en pensant à lui, mais je commençais à accepter que notre histoire s'arrêterait là. C’était fini, mais nous étions là, encore, l’un pour l’autre. Nous ne sommes plus amants et nous ne pourrons jamais être amis. Mais nous sommes quand même là, inclassables et sans case. Oui. On s’est aimé, désiré et c’est fini. Seulement, j’avais le sentiment que quelque chose d’indescriptible nous reliait, et serait toujours là pour nous relier, même quand la vie aura fait son bout de chemin. C’est ce sentiment qui m’a apaisé, qui m’a fait comprendre que notre histoire avait compté, vraiment, pour lui aussi. Tout change beaucoup trop vite, malheureusement. Alors je souhaite simplement que, d’une manière ou d’une autre, il garde toujours une place dans ma vie.
C'est fini. Ces mots, j'ai eu du mal à les écrire, mais surtout à les assimiler. C'est fini, et je t'ai tellement aimé. Mais c'est fini. C'est fini parce que justement je t'ai aimé. Et je crois que tu m'as aimé un peu aussi, du moins je l'espère. Guérir de toi est l'une des choses les plus dures qu'il m'ait été donné de vivre. C'est si frustant de devoir se priver d'aimer seulement parce que les circonstances ne le permettent pas. J'ai encore tant de choses à te dire et à te montrer, à tel point que je n'y arrive pas. Je t'aime à un point que je n'osais pas imaginer. J'ai été folle de t'aimer autant, tout en sachant que c'était impossible. Pourtant, c'était si beau de t'aimer, mais ça m'a fait si mal. Alors, je nous souhaite de nous retrouver un jour, pour essayer et voir ce qu'on a manqué, pour se rappeler ce qu'on a été et enfin devenir tout ce qu'on aurait pu être.
J’ai essayé de conserver chaque partie de cet amour dont tu ne voulais plus. J’ai voulu me rappeler de tout, de chaque détail pour ne jamais oublier tout ce qu’on avait vécu, tout ce que j’avais ressenti et tout ce que ça m’avait apporté. Ce n’était pas bien je sais, j’aurais dû essayer de tirer un trait sur tout ça justement, de tourner la page, mais je savais pertinemment qu’une part de moi t’appartiendrai toujours. Parce que tu as été le premier, parce que tu as été le début de tout le reste. Je resterai toujours persuadée que tu étais celui qu’il me fallait.
On ne sait pas où on va, toi et moi. Babord. Tribord. On a jamais su en fait, mais on s'est jeté à l'eau quand même. Depuis on vogue sur cette mer plus ou moins agitée, sans penser au moment où l'on fera naufrage. C'est bon de naviguer avec toi ; ça m'a sorti la tête de l'eau. Être perdue au beau milieu de cet océan d'émotions ne m'a jamais effrayé, tant que tu étais là.
J'étais comme un aspirateur. Je passais mon temps à chercher la moindre marque d'attention : un regard, un sourire, un compliment.... Dès que j'avais réussi à en récolter une, je la conservai, l'admirai en y pensant jour et nuit. C'était triste cette situation, ça en devenait presque maladif. Même pas majeure encore et déja hantée par un immense sentiment de solitude, de peur et d'abandon. Abandonnée de tous en fond mais pas en forme. Ah les apparences ! Une personne toujours entourée dont on entend que du bien et qui, pourtant, n'a personne à qui parler de ses vraies joies et de ses vraies peines ; des gens comme ça il y en a bien plus qu'on ne le croit ! Alors je continue d'aller, de venir et de repasser en quête de quelqu'un pour qui j'existerai. Mon sac aurait aimé se remplir de poussières d'affection, d'amour caché dans les recoins, de gentillesse coincée sous le tapis. Seulement, ce que j'ai avalé n'était qu'espoir écrasé, miettes de déception et résidus de regrets... J'aurais voulu trouver quelqu'un qui me débranche au lieu de se contenter de me faire avaler n'importe quoi. Quelqu'un qui me dise que c'était plus possible, qu'il m'aimait trop pour me voir continuer comme ça, qu'avant tout, les actes sont bien plus forts que n'importe quelle parole. Je dois avouer que j'ai peur de continuer comme ça, à errer sans trouver rien ni personne pour me consoler. Puis, d'ouvrir les yeux un matin et de réaliser que mon moteur est sur le point de lâcher. J'ai peur de me rendre compte qu'à trop chercher, je n'ai rien trouvé, et pire, j'ai fini par perdre : perdre mon temps, perdre ma joie, perdre espoir... A trop attendre que le bonheur arrive, on finit par ne pas vivre. Mais, je ne veux pas me réveiller un jour pleine de regrets en réalisant que désormais, je suis bonne à jeter.